Réouverture des terrasses : des solutions existent pour vous aider à recruter
Après l’enthousiasme généré suite à l’annonce de la réouverture des terrasses ce mercredi, vient le temps de l’appréhension : 100 000 salariés pourraient manquer à l’appel. Pour y remédier, des initiatives ont vu le jour, TheFork fait le point.
Depuis le 19 Mai v , les restaurants avec terrasse ont pu de nouveau accueillir leurs clients. À partir du 9 juin, ce sera au tour des bars, cafés et des autres restaurants, à condition de respecter un protocole sanitaire scrupuleux. Enfin un peu d’air pour les professionnels du secteur.
Le secteur CHR qui employait 750 000 salariés en France avant la pandémie était déjà en tension. À l’approche de la saison estivale, le manque de travailleurs qualifiés dans les stations balnéaires inquiète. Si les clients semblent prêts à réinvestir les terrasses, il en est autrement pour le personnel. Fin avril, Hervé Becam, vice-président national de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) s’inquiétait de la situation auprès du journal Les Echos :
On estime que 100 000 salariés, pour diverses raisons, manquent dans les effectifs. Nous gardons espoir que le maximum d'entre eux ont en tête un retour massif vers nos métiers.
Sans compter que certaines régions, notamment balnéaires, seront plus pénalisées que d'autres face à ce manque de main d'œuvre.
Un manque de visibilité et des contrats qui tardent à se mettre en place
En avril dernier, le manque de visibilité vis-à-vis des contraintes sanitaires a fait planer bon nombre d’incertitudes du côté des chefs d’entreprises. Comment proposer des contrats de travail alors même que la réouverture était incertaine ? Les échéances ont été repoussées et la motivation des salariés à reprendre le travail avec. Pour pallier ce manque de visibilité, la Ministre du Travail, Elisabeth Borne, a annoncé le 13 avril que les entreprises employant des “travailleurs saisonniers récurrents” pourraient les placer en chômage partiel jusqu’à la fin du mois de juin. Plus concrètement, les saisonniers placés en chômage partiel percevront une indemnité égale à 84% du salaire net qu’ils auraient touché en travaillant (100% pour un SMIC). Les employeurs dont les structures sont encore fermées bénéficieront quant à eux d’une prise en charge à 100% par l’Etat et l’UNEDIC. De quoi reprendre son souffle.
Une génération éprouvée par le contexte sanitaire
Les jeunes sont les premiers à pâtir de cette situation : toute une génération formée aux métiers de l’hôtellerie-restauration ne pourra travailler comme prévu cet été. Une majorité d’étudiants en CAP et d’apprentis n’ont pu suivre leur cursus et formation en alternance dans de bonnes conditions car les établissements censés les accueillir étaient fermés. Et la crise a touché aussi bien les étudiants que les profils les plus expérimentés...
Changement de vie radical
Éprouvés par la crise, d’autres ont fait le choix d’un changement de vie total. Horaires contraignants, manque de “vrais” week-ends, coupures, faibles salaires : les raisons sont diverses. La crise sanitaire a mis en exergue les contraintes inhérentes au secteur. Selon l’UMIH, depuis le début de la pandémie de la Covid-19, près de 140.000 salariés de l’hôtellerie-restauration auraient changé de métier (110 000 en 2020 et 31 000 en 2021). Et un certain nombre d’entre eux ne sont pas prêts à faire marche arrière. La plupart ont repensé leur quotidien et se sont formés à des métiers plus en phase avec leurs attentes en termes de qualité de vie.
Des solutions pour vous aider à recruter
Le secteur fait donc face à un déséquilibre entre l’offre et la demande de travail. D’un côté, les travailleurs qui ont un large choix d’offres d’emploi et qui vont privilégier le plus offrant, ce qui crée une enchère au niveau des salaires. De l’autre côté, les restaurateurs, qui se retrouvent avec des profils parfois sous-qualifiés pour les postes qu’ils proposent. Alors pour faciliter le recrutement et faire face au manque de main d'œuvre imminent, TheFork a recensé les options qui s’offrent à vous.
Outre les plateformes Brigad, Extracadabra, L’Hôtellerie-Restauration, Cookorico, ou encore Carrière-Restauration, spécialisées dans la mise en relation entre candidats et recruteurs du secteur de l’hôtellerie-restauration, d’autres initiatives, plus locales, ont émergé ces dernières semaines.
A Nice, Marc Dussoulier, patron du restaurant Le plongeoir a développé My extra, une plateforme destinée à faciliter l’embauche des saisonniers. Grâce au renseignement de critères précis lors de l’inscription, l’employeur peut sélectionner le profil le plus adapté à la mission qu’il propose. À six cent kilomètres de là, à Toulouse, Jobs&Chefs permet de recruter du personnel de cuisine. L’avantage pour les candidats est que l’inscription est gratuite et que le périmètre de l'application couvre la France entière. A Paris, d’autres ont fait le choix de faire venir un coach pour motiver leurs troupes à l’instar d’Alain Fontaine, propriétaire du restaurant Le Mesturet, dans le quartier de la Bourse. Il expliquait sa démarche au Monde le 3 mai dernier
La veille de l’ouverture, je vais faire venir un coach pour les salariés qui reprendront le travail. Cela va me coûter 300 euros, mais après des mois d’oisiveté obligatoire, la reprise n’est pas simple. Certains sont au chômage partiel depuis mars 2020 ».
De son côté, l’UMIH incite les entreprises de la restauration à proposer des formations à leurs salariés. Elles peuvent être réalisées au sein du nouveau programme FNE Formation qui vise à "répondre aux besoins des entreprises en activité partielle, en activité partielle de longue durée et des entreprises en difficulté". Il s'agit d'accompagner les entreprises en proposant “des actions de formation concourant au développement des compétences de leurs salariés et structurées sous la forme de parcours". La prise en charge de ce programme est financée à hauteur de 70% à 100% par l'Etat… une occasion à ne pas manquer !
Avec ces quelques conseils, vous devriez appréhender plus sereinement vos recrutements en vue de la saison qui approche. Car une chose est certaine, vous ne manquerez pas de clients !